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P. S.
Vous ne parles pas de vostre santé; mandes moy, si vostre oeüile est gueris et coment vous vous portes!
A monsr le raugraff zu Pfaltz a Berlin.
A Fontainebleau ce 7 de Nouembre 1700.
Mon cher raugraff, jl y a deja quelque temps, que j’ay reçeüe vostre lettre du 16 d’octobre, jl y a bien 8 jours, mais jl m’a estes impossible de vous faire plus tost responce que dans ce moment; car on est fort occupes dans ce pais cy par les frequendes chasses et commedies. Ainsi je vous advoue, que le peu de temps, qui me reste, je l’occupe a escrire deux fois la semaine a ma tante, madame l’electrice, a ma fille 3 fois la semaine et vne fois a la duchesse de Savoye et vne a la duchesse de Hannover, a Modene, sans ce que j’ay a escrire a Paris. Vous voyes, qu’on ne demeure pas oysif, mais pour aujourdhuy je remets quelquènes de mes lettres pour vous respondre. Il est vray, que j’ay estés fort en peine de vous et de vostre santé, mais cela ne me doit pas estre contés pour generosité; car vous m’estes asses proche, pour que je m’interesse pour vous sur toutte sorte de chapittre, mais a vous voir si touchés de ce que je prend part a vostre santé, me marque bien vostre bon naturel, dont ma tante, madame l’electrice[1], m’a souvend parles. Si vous aves de l’amitié pour moy, ce ne peust estre que le sang, qui vous le donne, ne me conoissant pas. Il n’en est pas de mesme de moy; je vous connois, sans que vous me [211] conoissies, pour ainsi dire, car je vous ay veüe naistre. Je vous ay veüe tendrement aimes de monsieur l’electeur, nostre pere, et cela me suffit, pour avoir toutte ma vie de l’amitié pour vous. Contes donc la desus, mon cher raugraf, et soyes persuades, qua vostre amitié me fait plaisir! Continues la moy et contes tousjours sur la miene!Vous ne parles pas de vostre santé; mandes moy, si vostre oeüile est gueris et coment vous vous portes!
